"ward gazouz", Tunis et Carthage

Publié le par Cedbou

Je déambulait seul dans les rues de Tunis. La chaleur accablante me faisait muter en homme liquide. Je ne savais pas vraiment où j'allais, je n'avais pas le plan de la ville. Alors j'allais partout. J'adore aller partout. Ma mision était de revenir avec un Bendir, ce large instrument de percussion si populaire ici.

Au fil des rues, je m'emplissait de poésie et de rêve. J'aime la solitude, c'est le seul état qui me permet ce laisser-aller de l'esprit. Je m'engouffre dans l'immense Medina. Je m'installe a des comptoirs, je bois, je mange, je bois, je discute alentour, regarde les hommes fumer le narguilé. Il n'y a rien qui ressemble à cette Afrique du nord, de toute façon rien n'est semblable. Et pourtant.

Aujourd'hui, dans les ruines de Carthage, j'ai compris que tout est lié. Les hommes se sont tant croisés, cottoyés. Toute les cultures ont un ou plusieurs points de rencontre et de metissage. Je le savais déja, mais je l'ai réalisé ce matin : les romains étaient là. Ils étaient ici des tunisiens comme les autres. Je me pris a être un Tunisien comme les autres : "Ward gazouz chouia" ! Comment les peuples et leurs pseudo-cultures trouvent intérêt a s'opposer ? La culture n'appartient à personne, ni a aucun peuple. Elle vit seulement à travers celui qui la représente et la fait vivre. On hérite pas d'une culture parce que ont a vécu dans tel ou tel pays. Un pays n'a pas de culture. C'est ce que Carthage m'a appris. Seule la vie produit de la culture. Et quand elle n'en produit pas, il n'y en a pas. La culture 'est pas innée. Grande découverte.

Je suis rentré sans Bendir. J'étais sale et exténué, mais tellement heureux ...
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